jeudi 14 mars 2002

SE CULTIVER
à l'école et après

 

 

APPRENDRE A LIRE

Il y a fort à parier que vous avez a pris à lire avec ce qu'il est convenu d'ap- peler la méthode syllabique et vous avez même peut-être entendu parler des dégats occasionnés par la "méthode globale".

Quoiqu'il en soit, à cette date si, savez-vous lire ? Ce qui s'appelle vraiment lire ? Vous en êtes bien sûr ? Si vous avez malheureusement appris à lire essentiellement par la méthode syllabique, voire vaguement "semi-globale", permettez à l'ex-instituteur contestataire (derrière de bien plus malins) que j'étais d'en douter.

Explication : A cette date au moins, en principe, pour lire, c'est à dire comprendre en un minimum de temps des mots et des phrases sous vos yeux, vous vous servez uniquement de vos yeux précisément et de votre cerveau. Mais est-ce comme cela qu'on vous a appris à lire ? En n'uti- lisant uniquement que vos yeux et votre cerveau ? Pourquoi vous a-t-on "fait passer", pour comprendre ce qui était sous vos yeux, par la bouche et les oreilles ?

Vous viendraut-il à l'idée, pour apprendre à un enfant à rouler à vélo, avec ou sans petites roues complémentaire de l'obliger non seulement à regarder constamment ses pieds, mais encore à n'appuyer sur LA pédale motrice qu'un quart des deux quarts de tour à la fois ? Toute comparai- son cloche, mais ....

"De mon temps" (1948-1950), pour rendre efficace la bonne vieille méthode "ba be bi bo bu bou", au moins pour ce qui est de l' "anno- nation", sinon de la compréhension, on séparait les syllabes par un espace ou encore on alternait par syllabe la coloration noire ou rouge.

On a, à tort, vu sous un certain angle, abandonné ce "truc" , mais on a continué à apoprendre à lire avec des phrases plus ou moins débiles, incluant des mots simples, trop souvent tout à fait étranger à la vie de l'apprenti-lecteur, mais "imposés" par le son (plus que la lettre ou la syllabe) étudié ce jour du jour. Des phrases déphasées dans le genre de celles de "Daniel et Valérie" qui fut peut-être votre livre d' "annonation" même quand la télé a eu depuis longtemps envahi les foyers.

En plus, les années suivantes en particulier, il vous fallait suivre avec votre doigt et donc lire à la vitesse de votre camarade qui "lisait tout haut" pour que le maître ou la maîtresse puisse soi-disant vérifier, comme si c'était l'unique façon, qu'il savait ..... annoner. Et ce même si, malgré la triste méthode, vous aviez néanmoins acquis une vitesse de lecture silencieuse bien supérieure à celles des autres. Alors que de toutes façons, l'enfant le moins doué venu, en principe, lit plus vite "tout bas", ce qui s'appelle lire que "tout haut" ce qui s'appelle oraliser ou déclamer ou encore proclamer .... après qu'on ait lu.

Les mots on doit les "photographier" (avec les yeux) pour les comprendre, (et c'est ça la vraie méthode globale qui n'est toujours pas employée dans 0,5 % des cours préparatoire), donc sans jamais ou presque passer par la phonation (la bouche) et l'audition (les oreilles) . .... des le début afin de ne pas risquer de garder la mauvaise habitude de la trop lente ou insuffisante compréhension. Avec cette anecdote illustrative bien connu des maîtres "évolutionnaires" encore insuffisamment nombreux

- Qu'est-ce que tu as compris de ta lecture ?

- Je ne sais pas, j'ai lu !

Actuellement, si vous rencontrez , très fréquemment, dans un roman, par exemple, un nom propre étranger complexe, est- ce que le fait de ne pas bien savoir le prononcer comme dans le pays en question vous empêche de comprendre l'histoire ? Non du moment que vous avez bien "photographié" le mot.

A cette date-ci, vous avez peu ou prou abandonner l'annonation audible; mais il est fort probable, hélas, que vous n'avez pas abandonné l'annonation au niveau de votre glotte (faites le test en mettant votre main dessus). Et cela nuit considérablement à votre vitesse de lecture; et cela peut surtout vous rendre pénible la perspective de devoir lire un long texte ou tout simplement un roman même passionnant en soi.

Vous êtes dubitatif ou plus ? Cliquez déjà au moins ICI, s'il vous plaît

Et si vous n'êtes pas encore convaincu

http://www.lecture.org/catalogue/perso/enter.html

 

 

LES DICTEES
"C'est de la merde"

Au début des années 1980, un groupe de travail très officiel, composé de doctes et éminents salariés de l'Institut National de la Recherche Pédagogique, d'une part, et de diverses Ecoles normales (devenues maintenant IUFM), d'autre part, ainsi que d'une célèbre Maître de recherche au CNRS, avait publié sous la rubrique 312.3223 de l'ensemble du travail très officiel de réflexion sur un nième Plan de rénovation de l'enseignement du français à l'école élémentaire les phrases suivantes (absolument pas sorties de leur contexte) : "La dictée n'est pas un moyen d'acquisition de l'orthographe, sous quelques formes que ce soit. Par la complexité de ses difficultés , elle place l'élève en situation d'échecs ....; d'autre part, l'élève doit transcrire une pensée et un style qui ne sont pas les siens. .. La dictée ne peut rendre de services que si elle a été travaillée et concue par le maître en vue d'une "dictée-test. ....... Elle doit préciser positivement le niveau de développment atteint et non aboutir à la sanction des "fautes" ... Elle ne peut être utilisée fréquemment (2 fois par trimestre au plus). Etc ......."

Combien avez-vous fait de dictées dans votre vie scolaire (et quels sont vos compétences actuelles en orthographe, et surtout en expression orale et écrite, si on a eu le temps de vous y entraîner ... entre deux dictées ) ? A votre avis combien a-t-on fait de dictées aujourd'hui, en 2002, si ce n'est pas un jour sans classe, dans toutes les écoles primaires de France ?

N.B. C'est pour avoir colporter et logiquement appliquer ces propos hautement séditieux, et d'autres du même genre sur d'autres matières au programme, que j'ai fini, avec fierté mais malaise tout de même, par donner suite à l'invitation pressante de mes supérieurs de demander ma mise à la retraite anticipée.

 

 

 

 

 

CA VOUS ARRIVE
A VOUS AUSSI ?

En un premier temps, vous suivez un magazine télé qui traite d'un sujet sérieux dont vous ignorez presque tout; vous êtes impression- né-e, vous adoptez les conclusions qui vous paraissent solides, et même vous les répandez autour de vous.

En un second temps, vous suivez un magazine télé qui traite d'un sujet sérieux dont vous savez presque tout, et là vous vous apercevez que le sujet a été très mal traité, qu'on a été bien trop politiquement correct et que ceux qui répéteront en confiance, comme vous précé- demment, les conclusions risquent de faire des sacrés dégâts et peut- être même de se ridiculiser.

En un troisième temps, vous vous dites alors que peut-être et même très probablement, dans le cas du premier temps et cas ci-dessus, les con clusions que vous aviez vite prises pour du "pain bénit" c'était peut- être de sacrées conneries ou au moins des demi-vérités.

Et, hélas, cela est souvent également valable aussi pour des magazi- nes radio ou écrits.

 

 

 

"Personne ne sait vraiment ce que sont le temps, l'énergie, le hasard ou les lois de la nature. Ils ne se laissent enfermer dans au- cune définition. Nous avons sur eux des in- tuitions fragmentaires. Quand on les talonne de près, ils mènent droit au mystère."

   

Hubert Reeves

 

 

 

 

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UNE BONNE ADRESSE
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ECOLE, INSTRUMENT DE PAIX

 

 

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L'HISTOIRE
"cette grande menteuse"

C'est dès l'école primaire qu'on nous (a) fait de l'histoire ou Histoire de France "républicaine et patriotique" une grande menteuse, en se drapant de l'innocent manteau de la nécesstié de la simplification "pour se mettre au niveau des enfants". L'essentiel étant soi-disant, de leur donner une petite idée de l'évolution chronologique des grandes périodes de notre histoire de France, même quand les enfants habitent des régions qui étaient "ennemies" de la France à l'époque.

Quand on pense que même les historiens ne sont pas encore d'accord sur ce qu'il faut penser de telle ou telle célébrité comme Louis XIV ou Napoléon* , on se dit que non obstant les intérêts corporatistes des professeurs d'Histoire des collèges et lycées, mieux vaudrait passer du temps à apprendre à parler et écrire français pour bâtir au mieux l'Histoire .... future ..... de l'Europe.

* Un très triste sire :-(((((( !

 

 

"Heureux l'étudiant qui, comme la rivière,
peut suivre son cours sans quitter son lit"

...............................................Dicton étudiant

 

 

EDIFIANT

 ....... C'est ainsi, par exemple, qu'en septembre 1995, - sous l'égide de la fondation Gorbatchev - « cinq cents hommes politiques, leaders économiques et scientifiques de premier plan (29) », constituant à leurs propres yeux l'élite du monde, durent se réunir à l'Hôtel Fairmont de San Francisco pour confronter leurs vues sur le destin de la nouvelle civilisation. Étant donné son objet, ce forum était naturellement placé sous le signe de l'efficacité la plus stricte : « Des règles rigoureuses forcent tous les participants à oublier la rhétorique. Les conférenciers disposent tout juste de cinq minutes pour introduire un sujet : aucune intervention lors des débats ne doit durer plus de deux minutes (30) ». Ces principes de travail une fois définis, l'assemblée commença par reconnaître - comme une évidence qui ne mérite pas d'être discutée - que « dans le siècle à venir, deux-dixièmes de la population active suffiraient à maintenir l'activité de l'économie mondiale ». Sur des bases aussi franches, le principal problème politique que le système capitaliste allait devoir affronter au cours des prochaines décennies put donc être formulé dans toute sa rigueur : comment serait-il possible, pour l'élite mondiale, de maintenir la gouvernabilité des quatre-vingts pour cent d'humanité surnuméraire, dont l'inutilité a été programmée par la logique libérale!

La solution qui, au terme du débat, s'imposa, comme la plus raisonnable, fut celle proposée par Zbigniew Brzezinski (31)  sous le nom de tittytainment. Par ce mot-valise (32) il s'agissait tout simplement de définir un « cocktail de divertissement abrutissant et d'alimentation suffisante permettant de maintenir de bonne humeur la population frustrée de la planète ». Cette analyse, cynique et méprisante (33) , a évidemment l'avantage de définir, avec toute la clarté souhaitable, le cahier des charges que les élites mondiales assignent à l'école du XXIe siècle. C'est pourquoi il est possible, en se fondant sur elle, de déduire, avec un risque limité d'erreur, les formes a priori de toute réforme qui serait destinée à reconfigurer l'appareil éducatif selon les seuls intérêts politiques et financiers du Capital. .......

Pour en lire plus : http://www.broguiere.com/culture/ignorance.htm#30bk

 

La tante: "Et puis...comment aimes-tu ça aller à l'école?"

Nestor: "Pour aller, ça va...Pour revenir aussi...C'est de rester entre les deux qui m'ennuie..."

 

Des beaux esprits mal cultivés ont pensé et répété que la célèbre formule de Montaigne "plutôt une tête bien faite que bien pleine" s'appliquait à l'élève; or il est incontes- table qu'elle s'appliquait au "conducteur" ou précepteur, sorte d'instituteur privé de l'époque. Et, hélas, on peut s'interroger sur la qualité de la tête de certains enseignants qui, surtout, ne leur donnent pas le courage - mais là c'est peut-être le coeur - de se battre contre le conservatisme de l'éducation nationale, que les enseignants combatifs appellent plutôt la "contre-éducation nationale" ou encore "l'educastration nationale".

"...... je voudrois aussi qu'on fust soigneux de luy choisir un conducteur, qui eust plustost la teste bien faicte, que bien pleine : et qu'on y requist
tous les deux, mais plus les moeurs et l'entendement que la science."
Essais I, 26, "De l'institution des enfants"

 

 

BIS REPETITA PLACET

Pourquoi est-il important d'augmenter sa vitesse de lecture?

La compréhension d'un texte
augmente
avec la vitesse de lecture
:

On imagine aisément qu'un enfant qui lit péniblement, syllabe après syllabe, a toutes les "chances" de ne pas comprendre le sens, et surtout d'avoir oublié le message quand il arrivera au bout de la phrase.

Au contraire, un enfant qui lit plus vite appréhendera forcément des portions de mots plus amples, et donc décodera mieux le message; de plus, il arrivera plus vite au bout, et donc augmentera ses chances de mémorisation immédiate. 

* Une lecture trop lente est pénible pour l'enfant; elle l'éloigne des livres. De ce fait, il lit moins, et de plus en plus difficilement. Sorti du milieu scolaire, où il est obligé de lire un minimum, il pourrait tomber dans l'illettrisme.

bbigonnet@iname.com

 

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